Incontournable Solitaire !

Skipper de la FigaroL’heure de vérité a sonné pour les concurrents de la Solitaire Bompard- Le Figaro 2016. Après des mois de préparation, ils seront trente-neuf à s’élancer ce dimanche, pour le départ de la première étape entre Deauville, et Cowes, au sud de l’Angleterre. Et cette année encore, les skippers du Pôle Finistère Course au Large sont largement représentés. Marins expérimentés, à l’image de Nicolas Lunven, vainqueur en 2009, et de Gildas Morvan qui compte déjà vingt participations, ou jeunes bizuths, comme Aymeric Decroocq et Cécile Laguette, ils sont dix huit en lice dans cette édition. Dix huit figaristes, qui mettront toute l’intensité nécessaire pour bien figurer sur cette épreuve, qui au delà d’être une formidable école de la course au large, reste l’une des courses les plus difficiles à gagner.


Une course impitoyable !
«C’est une course impitoyable !» lance Christian Le Pape, lorsque l’on évoque la Solitaire du Figaro. Et le directeur du Pôle Finistère Course au Large sait de quoi il parle ! De Le Cam à Eliès et Beyou, en passant par Le Cléac’h, Cammas ou Desjoyeaux, il a vu les plus grands noms de la voile française se prendre les pieds dans le tapis, sur cette épreuve que peu de marins peuvent se targuer d’avoir inscrit à leurs palmarès. «La Solitaire, c’est une course de demi-fond par excellence. Pour la gagner, tu dois maîtriser tous les fondamentaux, mais tu dois aussi t’arracher. Quelque soit ton expérience, tu ne peux pas te reposer sur tes acquis. Tu dois te faire mal, aller au bout de tes limites. C’est une formidable école de la course au large en solitaire» affirme Christian, qui cette année encore, suivra de près son scénario.

Un rite d’initiation, au goût de «reviens-y»
Et ce dernier portera un regard particulier sur les coureurs du Pôle, et notamment les bizuths, que sont Aymeric Decroocq et Cécile Laguette. «Pour eux, il s’agira d’un vrai rite d’initiation, et il sera intéressant de voir comment ils se comporteront lorsqu’ils seront livrés à eux-mêmes, deux ou trois nuits en mer, et qu’ils devront gérer les priorités, dans un état de fatigue extrême» explique Christian. Incontournable pour les débutants, cette épreuve l’est aussi pour les marins les plus titrés qui, à l’image de Jérémie Beyou, se plaisent à y retourner : «C’est une course dans laquelle il faut revenir. C’est comme se replonger dans la Bible, ou le Coran et c’est bien de les relire de temps en temps ! » confesse le triple vainqueur de l’épreuve qui, comme Yann Eliès, sera absent cette année pour préparer son Vendée Globe.

Charlie Dalin en favori !  
Si les bizuths auront tout à prouver sur cette édition 2016, d’autres devront faire honneur à leur statut de favori. C’est le cas de Charlie Dalin, qui après avoir dominé les courses d’avant saison, et les entraînements avec ses camarades du Pôle, sera très attendu. «Charlie a dominé la phase de préparation, et il avait déjà marqué les esprits l’an dernier. C’est un skipper méthodique et rigoureux. Il a l’avantage d’avoir travaillé dans la continuité au sein du team MACIF, mais aussi au sein du Pôle, où la culture de confrontation et de partage lui a permis de rapidement progresser. Aujourd’hui, il remplit toutes les cases pour être en haut de l’affiche. A lui d’assumer, et je ne doute pas qu’il en soit capable», confie Jérémie Beyou à son sujet.

Un parcours très côtier…
Quant au parcours, composé de trois «grandes étapes», et d’une boucle au départ de la Rochelle, il sera très côtier, au grand regret de Christian Le Pape pour qui, cette Solitaire du Figaro, doit permettre aux jeunes de lâcher prise, et de goûter à l’aventure du large. «Je préférerais une étape vers l’Irlande. Ce serait plus sympa qu’une simple traversée de la Manche. La Solitaire a un rôle de préparation à la course au large, et pour un jeune de 20 ans, c’est un premier challenge de traverser la Mer Celtique ou le Golfe de Gascogne. En partant à plus de 200 milles des côtes et des premiers secours, ils franchissent un cap. Hélas, cette édition laissera plus de place au positionnement, au contact, et à la régate pure. C’est dommage» regrette le directeur du Pôle Finistère Course au Large, qui ne manquera pas une miette de cette confrontation pour autant !