Le mois de mai marque un temps fort pour le Pôle Finistère Course au Large, entre l’arrivée de la Transat Paprec d’un très haut niveau sportif, la révélation des jeunes talents sur la Solo Maître CoQ et la reprise des entraînements pour les IMOCA et les Class40 à Port-La-Forêt. Retour sur les performances des coureurs du Pôle et perspectives pour les semaines à venir.
Une Transat Paprec de référence
Avec une flotte de 19 bateaux engagés, l’édition 2025 de la Transat Paprec est une réussite. « La Transat Paprec est une classique, le parcours Concarneau – St Barth est facile à comprendre pour le grand public. Et seuls les marins font la différence grâce à la monotypie des Figaro Bénéteau 3 » souligne Jeanne Grégoire. La directrice du Pôle Finistère Course au Large apprécie également que la question de la mixité soit rentrée dans les mœurs : « Cette année, on a parlé de sport, de stratégie, de rythme de course et pas seulement de mixité, le discours a évolué et c’est une bonne nouvelle. »
Sur le plan d’eau, cette édition s’est révélée particulièrement dure avec des conditions météorologiques très instables. « On a l’image de l’arrivée dans les eaux turquoises de St Barth mais toute la traversée a été éprouvante et certains avaient encore le bonnet à quatre jours de l’arrivée » rappelle Erwan Tabarly qui note que la gestion du matériel a été capitale sur cette édition. « Il n’y a eu aucun répit et, même si c’est une course monotype, la gestion du matériel et notamment des voiles a été déterminante. Tous les équipages ont en effet connu des avaries de spi au point que Corentin Horeau et Lola Billy (Région Bretagne -CMB Océane) ont même reconstitué un spi à partir des deux voiles déchirées » poursuit le coach.
Victoire historique pour MACIF, le Pôle en première ligne
La victoire d’Hugo Dhallenne et Charlotte Yven (Skipper MACIF) marque les esprits puisqu’ils prennent l’avantage dans les dernières heures de course. « Charlotte et Hugo sont deux figaristes aguerris. Leur expérience a fait la différence, en particulier lors des renversements de situation », analyse Jeanne Grégoire.
Avec ce succès, Charlotte Yven devient la première femme à remporter deux fois cette épreuve, après sa victoire en 2023. Elle est également, avec Armel Le Cléac’h (vainqueur en 2004 et 2010), la seule à réaliser un tel doublé.
Ce succès s’inscrit dans la lignée des performances de la filière MACIF, quelques mois après la victoire de Charlie Dalin sur le Vendée Globe. François Gabart, Yoann Richomme, Loïs Berrehar et bien sûr Charlie Dalin : la liste de ses anciens skippers en dit long sur le niveau d’exigence de ce programme.
Une belle dynamique collective
Derrière cette victoire de Skipper MACIF, le podium est complété par Cindy Brin et Thomas André (Cap Saint Barth) qui créent la surprise. « Nous avions vu à l’entraînement qu’ils étaient solides, mais pas à ce niveau. Ils réalisent une course incroyable et ce podium est amplement mérité », salue Erwan Tabarly.
Martin Le Pape et Mathilde Géron (DEMAIN) prennent la cinquième place. Présents aux avant-postes pendant une grande partie de la course, ils n’ont pas été récompensés de leurs efforts dans la dernière phase, mais signent malgré tout une très belle course.
Lola Billy et Corentin Horeau (Région Bretagne – CMB Océane) réalisent une remontée remarquable après avoir été contraints de faire escale à Lisbonne. Leur résilience et leur capacité à exploiter les opportunités météorologiques leur ont permis de revenir dans le match. « Après leur escale au Portugal, ils repartent derniers avec 150 milles de retard sur les leaders. Malgré ça, ils ont gagné les places une par une pour finir au contact, à moins de deux heures des vainqueurs. Ils ont su tirer profit des situations météo mais ils se sont surtout battus jusqu’au bout », observe Jeanne Grégoire.
Victor Le Pape et Estelle Greck (Région Bretagne – CMB Espoir) prennent la 13ème place. « Après un début de course en retrait, ils ont su revenir au contact des leaders, dans une phase de vent fort où les conditions de conduite du bateau étaient difficiles » note Erwan Tabarly. Cette première transatlantique reste comme une expérience fondatrice pour Victor.
À noter enfin l’abandon de Région Normandie, Jules Ducelier et Sophie Faguet, après avoir perdu leurs deux spis. Au moment de leur abandon, les Normands étaient 4ème. La suite n’a pas été de tout repos pour eux puisqu’ils ont fait d’abord fait escale aux Açores avant de reprendre la mer, en convoyage, vers Port-La-Forêt.
Solo Maître CoQ : la nouvelle génération à l’œuvre
Pendant ce temps, aux Sables d’Olonne, se disputait la Solo Maître CoQ dans le cadre du circuit Académie Figaro Bénéteau. Cette course, au format court mais exigeant, a permis à de jeunes skippers de s’illustrer. Tom Goron, qui remporte sa première victoire en solitaire, confirme son potentiel alors que Paul Morvan prend la deuxième place et s’impose sur le parcours offshore. « On voit apparaître une nouvelle génération de skippers qui seront à suivre dans les prochaines années » observe Jeanne.
Reprise des entraînements pour les IMOCA et Class40
À Port-La-Forêt, les entraînements reprennent pour les IMOCA et les Class40. Trois mois après l’arrivée du Vendée Globe, les coureurs reviennent à Port-La-Forêt faire leurs gammes, dès la semaine prochaine. « Ce sera l’occasion de débriefer collectivement sur la préparation du Vendée Globe, d’analyser les performances, et de relancer les dynamiques sportives en vue des prochaines échéances », conclut Jeanne.