Philippe Gomes : «Une structure où le maitre mot est le partage des connaissances pour atteindre le plus haut niveau »

Fondé en 1990 avec pour mission de former, entraîner et accompagner les sportifs de haut niveau dans le domaine de la course au large, le Pôle France « Finistère Course au Large » gère également depuis 1993 la détection « Espoir » permettant de révéler et accompagner les espoirs de la voile française, comme ce fut le cas pour François Gabart, Armel Le Cléac’h ou encore Franck Cammas. Philippe Gomes,  responsable du service Promotion Évènementielle de la Région Bretagne, nous explique les intérêts d’une telle structure ainsi que les raisons de son succès.

Philippe Gomes, quel est votre regard sur le Pôle Finistère de Port-la-Forêt ?
Le Pôle Finistère est une structure d’excellence de la course au large en France, implantée naturellement en Bretagne, terre de marins d’exception. C’est une structure qui a été fondée par les skippers, pour les skippers, et qui est donc parfaitement adaptée à leurs besoins et leurs attentes. Son maître mot est le partage de connaissances et d’expériences pour atteindre le plus haut niveau. Si l’on regarde le palmarès exceptionnel des sociétaires du pôle, on voit que cette démarche associant des navigateurs expérimentés et des jeunes en devenir, afin de partager le maximum d’expérience, est concluante et a démontré toute sa pertinence.

Quel est selon vous l’intérêt d’un tel Pôle en Bretagne ?
Son implantation en Bretagne est légitime : la voile fait partie de l’ADN de la Bretagne. Elles partagent aussi des valeurs communes : le courage, l’engagement, la solidarité, l’esprit d’équipe. La présence d’une telle structure sur le territoire régional permet de maintenir un vivier de skippers de haut niveau en Bretagne, d’affirmer une compétence certaine dans l’accompagnement des sportifs qui font  rayonner l’image de la Bretagne en France mais également à l’international.

Et d’un point de vue économique ?
Ce Pôle contribue également à attirer et ancrer des projets en Bretagne, par exemple MACIF avec François Gabart, qui n’est pas breton, mais dont le projet salarie nombre de personnes à temps complet. Ces projets créent donc de l’activité mais aussi de l’économie puisqu’au final, le skipper et son team ne sont que la partie visible de l’iceberg, le reste englobant toute une filière économique autour des courses : les architectes, les constructeurs, les fournisseurs…. Ce ne sont pas moins de 7 440 emplois en Bretagne dans  1 235 entreprises (dont 85% sont des entreprises de moins de 10 salariés). Il faut également noter qu’un chiffre d’affaire de 1,5 Milliard d’euros a été généré en Bretagne en 2015 pour les activités nautiques.
 
Le Pôle Finistère est aussi en partenariat avec la Filière Bretagne CMB, qui gère les bateaux de Sébastien Simon et Pierre Rhimbault. Pourquoi ce partenariat ?
Tout à fait, le Pôle assure depuis 2011 la direction technique et sportive de la Filière. Il s’agit de faire profiter de jeunes skippers d’une expertise reconnue, en leur permettant d’être en immersion totale auprès de skippers plus chevronnés. La Filière Bretagne CMB est un véritable dispositif professionnel de détection et de formation, les skippers en sont salariés, il ne s’agit pas d’un simple sponsoring mais d’une vraie démarche de formation de sportifs de haut niveau. Le programme y est très complet avec un volet sportif (navigation, météo, préparation physique…) et un autre de chef de projet (management, gestion, communication…). Le but est de les rendre totalement indépendants, d’en faire de réels professionnels de la course au large.

Par ailleurs, la Région place son intervention dans un cadre beaucoup large, avec le soutien à une filière nautique qui est une véritable filière économique, un vecteur d’innovation et d’excellence technologique en Bretagne. Toutes les entreprises sont souvent reconnues au niveau international, bien au-delà du périmètre de la compétition, pour leur expertise et leur savoir-faire. Par ailleurs, ce développement technologique lié au nautisme et à la course au large peut aussi dépasser ce périmètre et occasionner des transferts vers la plaisance ou d’autres domaines comme les énergies renouvelable, la marine, la défense…